jeudi 16 octobre 2014

USA 2014 : Jeudi 16 octobre 2014 : Gee's Bend et Selma

 Un champ de  coton






 Gee's Bend


 Selma : le pont Edmund Pettus, célèbre pour la marche pour les droits civiques en 1965







 Selma : quelques belles maisons, antérieures ou postérieures à la guerre de Sécession


Entre Montgomery et Selma, une route typique américaine bordée de sa voie ferrée


Jeudi 16 octobre 2014
Hier la ville, aujourd’hui la campagne : nous allons en effet dans le Gee’s Bend, une région, à proximité de Selma, formée par une large courbe (bend) de la rivière Alabama. Cet endroit est parmi ceux où la population noire (ici, on dit afro-américaine) est la plus importante de l’Alabama  (70 % de la population contre 26 % pour l’état et 13 % pour l’ensemble des USA) mais aussi parmi les plus pauvres (40 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté contre 18 % pour l’Alabama et 15 % pour l’ensemble du pays).
Mais nous n’y allons pas pour cela mais parce que la région est connue pour les patchworks typiques qui y sont fabriqués depuis des générations, caractérisées par des dessins géométriques simples et des formes pas toujours  à angle droit, car la disponibilité en tissus et la fonctionnalité du patchwork (tenir chaud) comptaient plus que la beauté ou la régularité de la réalisation. Ce qui n’empêche pas que plusieurs expositions importantes (je me souviens de celle d’Indianapolis) aient eu lieu depuis les années 90 et ont permis de faire largement connaître ces travaux qui ont quelque chose à voir avec la peinture moderne.
A la sortie de Montgomery, nous entrons dans une large plaine agricole, aux routes toutes droites en bordure desquelles courent des voies ferrées qui se perdent à l’horizon. L’élevage de bovins semble dominer avec, au début de notre route, des espaces qui font penser aux ranches texans. Mais progressivement les parcelles deviennent plus petites et la forêt se fait plus présente. La région est en effet très arrosée et on se croit parfois en bordure des bayoux de Louisiane (sans les crocodiles !). De temps en temps, subsiste une parcelle de coton mais la richesse économique de l’époque où le coton était roi est maintenant bien révolue !
Nous arrivons ainsi à Selma, que nous laissons pour l’instant, pour rejoindre Gee’s Bend : la forêt est partout maintenant, qui apporte un peu d’activité mais l’habitat est tout à fait modeste. Nous nous arrêtons au « Nutrition Center »  (sic) où quiltent quelques personnes (dont nous ne comprenons pratiquement rien lorsqu’elles nous parlent) et où sont présentés quelques patchworks. Nous nous arrêtons ensuite au Gee’s Bend Quilters collective center, sorte de coopérative qui regroupe les œuvres de 62 femmes et jeunes garçons (je réalise maintenant que cela ne sert à rien de m’entêter à vouloir mettre du fil dans une aiguille car le patchwork m’est interdit !) mais nous apprenons qu’au total environ 300 personnes ont gardé, dans le coin, la tradition du patchwork.
Curiosité que nous notons : toute la population ici s’appelle Pettway du nom de la plantation de coton et de son propriétaire qui faisaient vivre toute la région et qui a été donné à tous les esclaves de la plantation lorsqu’ils sont devenus libres.
Nous reprenons la route en sens inverse pour revenir sur Selma car il existe bien un ferry pour traverser la rivière et continuer notre route mais il ne traverse la rivière, pourtant pas bien large, que 3 ou 4 fois dans la journée.
Selma est connue pour les mouvements qui ont eu lieu en 1965 en faveur des droits civiques mais aussi pour avoir été une ville importante sur le plan miliaire pendant la guerre civile. La ville a dû connaître une certaine prospérité ensuite entre les années 1880 et 1910 à en juger par le nombre de belles grandes maisons de tous les genres en vogue à l’époque (depuis le Greek Revival jusqu’au style Queen Ann, en passant par le victorien)  que l’on trouve sur les rues du centre-ville.
Mais là encore, cette époque est révolue et certaine de ces maisons sont vides ou squattées et même si un passant, avec qui nous bavardons, nous vante la ville (à 1 heures de Montgomery, proche de l’I 65 et de l’I 85 et des usines automobiles Mercédès et Nissan qui les bordent ou d’une papèterie), la ville moderne nous paraît bien délabrée  et il ne nous a pas été facile de trouver un restaurant où nous prenons un vrai repas pour 19 US$ pour 2 personnes (difficile de faire moins cher).

Le soleil commence à tomber lorsque nous arrivons à Montgomery pour faire quelques courses pour ce soir et donner assez de temps à Sylvie pour faire une lessive afin de repartir, dès demain, dans des hôtels traditionnels.

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