vendredi 31 octobre 2014

USA 2014 : Vendredi 31 octobre 2014 : de Natchez à Vicksburg


 Natchez : Monmouth Plantation où nous dormions



 Vicksburg





 Vicksburg : Biendenharn Coca-cola Museum





Aujourd'hui, c'est halloween !

Vendredi 31 octobre 2014
Nous quittons la belle résidence du Général Quitman, direction Vicksburg, à une centaine de kilomètres au nord de Natchez et, comme Natchez, situé au bord du Mississippi.
Nous continuons donc la US 61, tout aussi vide qu’entre Baton Rouge et Natchez. Sur les 100 kilomètres, nous aurons traversé un  village (Fayette) et une bourgade (Port Gibson), heureusement, elle, dotée d’une (et même de plusieurs) station-service.
Mais ce sont des endroits loin de tout et, nous disent les statistiques américaines, parmi les régions les plus pauvres des USA : la région que nous traversons détient le record de population noire aux USA (85 %) ainsi que du taux d’obèses (26 %) et 40 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. La région est enclavée, aucun grand axe routier ne la traverse et le Mississippi semble la traverser sans s’y arrêter (il n’y a aucun pont entre Vicksburg et Natchez). Nous sommes dans la région où le coton poussait à la sueur des esclaves et, malheureusement, il n’a laissé aucune trace de son ancienne richesse.
Nous arrivons à Vicksburg où nous allons passer 3 nuits. La ville est connue pour avoir été le site d’une des grandes et toutes dernières batailles de la guerre civile, mais ce sera pour un autre jour. Nous profitons aujourd’hui de l’après-midi pour visiter le centre-ville situé en bordure du Mississippi dont il est protégé par une digue, peinte de scènes retraçant l’histoire de la ville. En fait cette digue ne protège que la voie ferrée car le rivage monte très vite et les rues  sont, même par grandes crues, à l’abri de la rivière. Par contre, cela n’a pas empêché tout le centre de la ville d’être touché en décembre 1953 par une violente tornade qui a tué 38 personnes et détruit tout le centre de la ville.
Nous parcourons ainsi les rues mais, comme à Natchez, nous sommes frappés à quel point elles sont vides, avec des immeubles fermés. Même Washington St, une belle petite rue plantée d’arbres de chaque côté, est déserte alors qu’on imaginerait bien voir des clients venus s’attabler aux terrasses. Dans tout ce dédale, il y a quelques belles maisons mais, comme à Natchez, on a  l’impression que la ville décline !
Mais notre promenade dans le centre de la ville nous fait nous arrêter au sympathique  Biedenharn Coca Cola Museum car c’est à Vicksburg qu’un certain Beidenharn, confiseur de son état, a eu, en 1898, l’idée de mettre en bouteille du Coca Cola (qui se vendait si bien au comptoir de sa Soda Fountain) pour le vendre dans toute la région.
Mais ce n’est que plus tard que les premières usines d’embouteillage de Coca ont vraiment vu le jour et c’est  en 1915 que la bouteille de Coca devait prendre sa forme, connue, elle, dans le  monde entier.
Nous finissons l’après-midi par quelques courses au Krogger voisin de notre hôtel Candlewood. Le dîner de ce soir sera-t-il aussi fin que ceux d’hier ou d’avant-hier ? Méfions-nous quand même, car ce soir, c’est Halloween !






jeudi 30 octobre 2014

USA 2014 : Jeudi 30 octobre 2014 : Natchez






Monmouth Plantation











Frogmore Farms (Louisiane)

 Lunch sur la route






 Le Mississippi à Natchez



 Stanton Hall


 Longwood Plantation ...






... et son parc et ses décorations pour Halloween


Dunleith Plantation

Jeudi 30 octobre 2014
Notre journée est consacrée à Natchez.
Première étape aujourd’hui, la visite de la maison de la Monmouth Plantation, là où nous résidons. Une plantation qui a été la propriété de John Quitman (1798 – 1858). Juriste, il s’est  fait connaître comme militaire (il s’est, lui aussi, illustré durant la guerre avec le Mexique et a été gouverneur de la ville de Mexico après la chute de la ville entre les mains des américains). Il a également été élu gouverneur de l’Etat du Mississippi et, après la guerre avec le Mexique, représentant du Mississippi au Congrès. La maison est restée entre les mains de la famille Quitman pendant une centaine d’années et elle nous est présentée dans sa situation de la fin des années 1800. Nous retrouvons un peu Beauvoir, une belle maison de la haute bourgeoisie américaine de cette époque avec du papier peint (mais vraiment peint) d’origine française et beaucoup de vaisselle d’inspiration européenne (y compris tout un jeu de pièces en porcelaine bleue du même bleu et du même genre de décor que nos bougeoirs à Cordes).
Le coton a été à l’origine de la prospérité de Natchez. Aussi, pour en savoir plus sur le coton de l’époque mais aussi d’aujourd’hui,  nous retraversons la « state line » avec la Louisiane et visitons les Frogmore farms. Initialement, une plantation qui au moment de la guerre civile comptait 156 esclaves (ce qui était considérable, la « valeur » d’un esclave étant, nous dit-on, l’équivalent de 75 000 US$ de maintenant). Nous visitons un ensemble de « cabins »  qui servaient de maisons aux familles d’esclaves (le seul point qui me surprend est la hauteur sous plafond de ces cabanes qui permet de ventiler et rafraichir la maison, le problème ici n’étant pas de la chauffer) mais la partie la plus intéressante de la visite est la partie moderne qui montre comment a évolué la production de coton.
Tout commence en 1793 lorsqu’est inventée le « cotton gin » (rien à voir avec la boisson mais le mot gin de l’expression est le diminutif de engine). Le gin sépare mécaniquement le coton de la graine qui jusqu’alors devait être séparée à la main). Les historiens pensent que, sans le vouloir, cette invention a été à l’origine de l’esclavage aux USA en permettant de baisser le coût de production du coton, autrement prohibitif.
La technologie a bien sûr été améliorée depuis 1793 avec, maintenant, des tailles plus importantes, l’ajout de ventilateurs et de centrifuges qui permettent  plusieurs étages de séparation et les gins modernes  permettent de traiter 15 tonnes de coton par heure alors que les premiers gins permettaient à 2 esclaves  de produire 25 kg de coton par jour, mais que ces mêmes 2 esclaves ne pouvaient produire que 1 kg de coton avant l’invention de 1793.
Une invention qui a permis aux états du sud des USA  de produire, en 1860 (l‘année du début de la guerre civile)  les 2/3 de la production mondiale de coton, et d’alimenter 80 % du marché anglais, ce qui les faisait espérer que l’Angleterre prendrait leur défense.
Aujourd’hui, les USA sont le troisième producteur mondial de coton (mais le premier exportateur, la Chine gardant son coton pour l’exporter sous forme de chemises) derrière la Chine et l’Inde mais devant le Brésil.
Cela n’explique pas pourquoi les planteurs demeuraient à Natchez alors que les plantations étaient de l’autre côté de la rivière et parfois assez loin. La raison en est simple : Natchez est construite sur une falaise qui surplombe le Mississippi alors que la rive droite est inondable et inondée, ce qui est bon pour la culture et tant pis pour les noirs qui y travaillent.
Prochain arrêt : le restaurant « Big John’s burger and BBQ » qui nous rassasie bien qu’il n’ait pas la renommée mondiale de sonvoisin de la route 61.
Nous revenons ainsi à Natchez pour faire le tour des belles maisons de son downtown dont nous avions fait connaissance en  1990 et  qui nous avaient alors  tant enchantés (malgré la pluie). Mais, déception, la ville a beaucoup changé en 24 ans et de nombreux bâtiments du centre-ville sont vides, voire démolis. La population de la ville a même décliné passant de 20 000 habitants en 1990 à moins de 15 000 maintenant. On nous explique que plusieurs usines ont fermé dont l’usine à papier de International Paper (dont Sylvie se souvient de l’odeur), mais aussi une usine de pneu  du groupe Titan (dont on a, me semble –t-il, parlé pour l’usine de Goodyear d’Amiens).
Le fait est que le centre-ville nous semble vide. Les calèches pour touristes ont pratiquement disparu. Même le dépôt où Sylvie se souvient avoir acheté une robe pour Kathleen (et où elle espérait trouver un pull-over) est fermé. Mais, heureusement, les belles maisons subsistent, quelques-unes sont mêmes hantées par fantômes et personnages de Halloween. Le tourisme est devenu la principale source de revenu de la ville. N’empêche : voilà une nouvelle illustration de la réactivité de ce pays : quand cela ne marche pas, on n’hésite pas à fermer et à partir ailleurs, même si cela coûte ! Et, cela, forcément, coûte

Dernière étape de la journée : un dîner dans une autre des vieilles maisons de la ville, du pur style Greek Revival quant à l’architecture mais de bonne cuisine du sud quant à la restauration.

mercredi 29 octobre 2014

USA 2014 : Mercredi 29 octobre 2014 : de Biloxi à Natchez en passant par la Louisiane

 Entrée en Louisiane



 De nombreuses usines le long du Mississippi


L'endroit du hamburger du l'Highway 61 célèbre dans le monde entier

Mercredi 29 octobre 2014
Nos vacances au bord de la mer arrivent à leur fin et nous quittons Biloxi pour Natchez distant de 250 miles. Au revoir donc, baignades,  huîtres, crevettes, crabes, écrevisses et longues plages au sable blanc : nous retournons dans le pays des terriens.
Natchez est au nord-ouest de Biloxi et 2 itinéraires sont possibles pour y aller de Biloxi : commencer par monter plein nord pour ensuite aller plein ouest ou faire les 2 autres côtés du rectangle. Nous choisissons la deuxième solution car elle nous fera passer par la Louisiane dont il nous manque toujours le « coffee mug ».
Nous prenons donc l’I 10 vers l’ouest, repassons à Gulfport, Bay Saint Louis, et entrons en Louisiane. L’autoroute n’a toujours rien d’intéressant et l’on ne voit pas grand-chose des bayoux et de tout l’écosystème qui nous entoure. Le trafic est chargé, camions comme voitures. Nous laissons La Nouvelle Orléans sur notre gauche pour continuer vers Baton  Rouge, la capitale de la Louisiane. Et nous déjeunons dans un Longhorn, histoire de se remettre à la viande de bœuf, car nous commencions à avoir un manque !
Baton Rouge est tout à fait semblable à nos souvenirs : des échangeurs  d’autoroutes à plusieurs étages et des usines (pétrochimiques et papeterie) à proximité du Mississippi. Mais, comme à Tallahassee, nous aurons contourné la capitale de l’état sans même apercevoir le capitole !
Nous remontons ensuite vers le nord. Nous quittons l’Interstate pour prendre la US 61. Une fois passé la banlieue de Baton Rouge et son interminable succession d’ateliers, de petits dépôts et de garages, nous sommes à nouveau en plein dans la campagne : l’habitat est très dispersé, le paysage est boisé, avec, de temps en temps, des prairies où paissent des bovins. Des boutiques de souvenirs, il n’y en a pas  (ce n’est pas un endroit touristique).
Avant de quitter l’état pour entrer à nouveau dans le Mississippi, nous nous arrêtons dans une station-service, toujours à la recherche de notre mug. Toujours rien et nous quitterons la Louisiane sans mug. Mais par contre, nous étions, sans la savoir, au « Home of the world famous highway 61 burger », la maison du hamburger de la route 61, réputé dans le monde entier. Quand je pense que nous avons failli manquer cela ! En tout cas, une illustration, comme on en rencontre toute la journée, de cette habitude américaine à s’exprimer avec emphase.
Nous arrivons ensuite à Natchez où nous sommes déjà venu il y a bien 20 ans avec les enfants. Mais la visite sera pour demain et nous trouvons sans difficulté la Monmouth Plantation, endroit tout à fait plaisant où nous allons passer 2 nuits.
Nous dînons dans la plantation, dans une salle à manger des années 1890. Au loin, les esclaves, récemment devenus libres, travaillent pour nous et récoltent le coton et la canne à sucre ! Un bateau va bientôt passer pour amener tout cela vers la Nouvelle Orleans !