jeudi 10 mai 2012

7 mai 2012 : Saragosse

 Saragosse : Nuestra Sinora del Pilar
 Medinaceli
 Guadalajara : Palacio des Duques del Infantado


Lundi 7 mai 2012

Notre journée commence par un petit déjeuner pantagruélique avec fruits (notamment des pastèques du type de ceux de l’enfance de Sylvie dont on faisait à l’époque de la confiture), des œufs, du bacon : un vrai buffet américain dans un vrai hôtel  (je n’ai pas dit « auberge ») espagnol, vaste et vide (est-ce parce que nous sommes lundi matin et que les hommes d’affaires n’arriveront que ce soir ? Ou est-ce l’effet de la crise ?).
Fort de ce repas, nous partons visiter Saragosse et son monument principal, la basilique Nuestra Senora del Pilar, immense bâtiment avec  quatre grandes tours, onze coupoles vernissées et plusieurs lanternes. 
Construite entre 1680 et 1750 (même si la dernière tour date de 1960 !) et donc d’un style pleinement baroque, l’église actuelle succède à différents édifices construits depuis la nuit des temps pour commémorer l’apparition, selon la tradition,  de la Vierge à St Jacques, venu évangéliser l’Espagne. De ces églises successives date une petite statue (40 cm) de la Vierge logée maintenant dans un immense pilier de l’église et objet d’une piété intense à en juger par la foule de fidèles qui prie sans discontinuité dans la chapelle qui lui est consacrée. 
Le bâtiment se présente comme une juxtaposition de multiples chapelles (toutes d’un style baroque) et nous sommes frappés par la multitude des gens de tout âge, des hommes comme des femmes, qui prient dans chacune de ces chapelles, chose qu’on est loin de voir en France. Au moins, les espagnols n’ont pas peur de montrer leur foi.
Autre pièce importante, un imposant retable en albâtre derrière l’autel qui date des années 1620 et fait penser au baldaquin de la cathédrale d’Albi par sa richesse et le détail de son travail.
A côté de la basilique, se situe l’église cathédrale de San Salvador de Saragosse  (connue comme « la Seo »). Inscrite par l’ UNESCO au  Patrimoine de l’Humanité, ainsi que le reste des édifices mudéjares, on y voit effectivement une très forte influence musulmane par les mosaïques qui ornent l’extérieur du bâtiment et le croissant que l’on trouve au sommet de bien des voûtes. Par contre, pensant qu’il s’agit d’un musée, nous n’y entrons pas ce qui nous fait manquer la visite de l’intérieur, riche également de cette architecture mudéjare [1] qui date de la reconquête et caractérisée par l’utilisation de techniques musulmanes pour la construction d’édifices  chrétiens.
Nous terminons notre visite de la ville en nous promenant sur le pont vieux qui enjambe l’Ebre et d’où l’on a une belle vue  sur la basilique et où un hidalgo me félicite de mon sombrero (si ce qu’a compris Sylvie est correct).
Nous prenons ensuite la route vers le sud ouest, direction Tolède distant de 400 kms.
De nouveaux, nous retrouvons les grands espaces arides (nous sommes entre 600 et 800 Mètres d’altitude) que nous avions vus hier après midi et qui nous font beaucoup penser à l’Ouest des USA. Rien ne pousse sur ces espaces où probablement n’arrivent qu’à survivre des petits animaux sauvages (lapins et autres). De tant en tant, un petit verger et quelques arbres fruitiers et au loin un sommet enneigé. Plus loin, nous logeons le vallée du Jalon, une des principales rivières de la contrée, où l’on trouve (heureusement !) de l’agriculture.
Plus loin, nous nous arrêtons à Medinaceli, un beau petit village qui nous fait penser à Puycelsi par la montée que l’on fait pour l’atteindre (le village est à 1200 m !). C’est un village ancien, fameux par son arc de triomphe de 3 arches qui date du 1er siècle et est devenu le symbole figurant, en Espagne, sur les panneaux indiquant la direction de monuments. Le village renferme également une très jolie  Plaza Mayor avec ses couverts (nous pensons à Castelnau de Montmirail) et de belles maisons aux balcons ouvragés où l’on imagine facilement de belles espagnoles écouter leur amoureux leur jouer de la mandoline (çà, c’est plutôt italien et Roméo et Juliette !).
Nous trouvons également un bon petit restaurant et .. de l’essence et reprenons la direction Madrid et Tolède.
Cependant, nous faisons halte sur notre route à Guadalajara pour admirer le Palacio des Duques del Infantado palais construit entre le XIVème et XVIIème  siècles par la riche famille des Mendoza. Largement détruit en 1936 par la Guerre Civile, il a été très bien restauré et il est très spectaculaire avec sa façade ornée de sculptures et hérissée de pierre en pointe de diamant et un patio intérieur surplombé de galeries ornées de frises de lions.
Nous ne sommes plus qu’à 60 kms de Madrid et nous revoilà vite dans le monde moderne avec ses usines, ses zones commerciales et ses embouteillages (d’autant que le GPS nous fait bizarrement prendre une chemin qui passe assez dans le centre de la ville).
Mais nous arrivons sans encombre à Tolède et à notre hôtel, l’hôtel Hesperia juste en face de la Plaza de Torros.
Nous dinons dans un restaurant à côté de l’hôtel, aménagé dans l’abside d’une ancienne église. C’est frais, bien au calme et termine agréablement notre première journée de vacances.




[1] [1] Les Mudéjars sont des musulmans devenus sujets des royaumes chrétiens au fur et à mesure de la Reconquista.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire