dimanche 20 mai 2012

19 mai 2012 : Grenade





Grenade : le défilé de char de la Vierge del Rocio

 
Samedi  19  mai 2012
En sortant de notre hôtel, alors que nous voulons nous diriger vers le quartier d’Albaicin, nous sommes surpris de trouver un, puis deux, puis une vingtaine de chars tirés par de puissants tracteurs stationnés le long du trottoir. Chacun des chars, plus ou moins fleuris, est une sorte de camping-car figurant une maison, toutes assez semblables, de couleur blanche avec une plateforme arrière où siègent des chaises et une table. Sur le côté, toutes ont une représentation de la Vierge et une affichette portant la mention « pontificia y real hermandad de gloria de Nuestra Señora del Rocío de Grenada ». Il nous faudra un certain temps pour tout comprendre !
Nous remontons l’avenue Gran Vià el Colon et aboutissons devant la Chancelleria (le tribunal) où, là, se trouvent des chevaux montés par de braves cavaliers accompagnés parfois de cavalières en amazone, tous habillés du costume andalous traditionnel. Progressivement, le nombre de chevaux augmente et au bout d’une bonne heure passe une 11CV Citroën avec, à son bord, une mariée, qui se dirige vers l’église toute proche. Est-ce pour elle que tous ces cavaliers sont venus ? Mais le nombres de chevaux continue à augmenter. Après une assez longue attente, dans une atmosphère bon enfant faite de hennissements des chevaux et du passage de (belles) andalouses dans leur costume traditionnel, arrive un long cortège de gens, tous, eux aussi, en costume traditionnel, précédé d’un char tiré par 2 bœufs portant, sur un sanctuaire en argent, une petite statuette de la Vierge. Tous les membres du cortège ont sur la poitrine le même petit médaillon que celui que nous avons vu sur les chars stationnées devant notre hôtel. Nous voilà dans un cortège religieux semblable à celui que nous avons croisé à Séville.
Après avoir consulté Internet, nous comprenons que tout ceci se réfère au pèlerinage d’El Rocio, du nom d’un petit village situé dans la Province de Huelva, pas très loin de Séville. C’est là qu’un miracle relatif à la Vierge aurait eu lieu au XVIème siècle. Depuis, la Vierge de El Rocio est l’objet d’une grande vénération qui attire jusqu’à un million de pèlerins le dimanche de Pentecôte et diverses confréries  entretiennent ce culte, à Séville, à Grenade, à Malaga, à Madrid, y compris jusqu’en Belgique. Comme les « Jacquards », les « Rocieros » de chaque confrérie parcourent le « chemin » du lieu de leur résidence jusqu’au village d’El Rocio à pied ou à bord des chars que nous avons vus ce matin, qui portent les noms de Blanca Paloma (Blanche Colombe), La Pastora (la Bergère) ou La Reina de las Marismas (la Reine des Marais) autres noms donnés à Nuestra Señora del Rocío (littéralement Notre Dame de la Rosée).
Dans tout cela, il est un bon 14 h 00 quand nous prenons un taxi pour le quartier d’Albaicin (il n’est pas question d’y aller en voiture car l’accès au quartier est réservé aux véhicules autorisés, sans parler de l’étroitesse des ruelles). C’est le plus vieux quartier de la ville, celui de la médina et il en a gardé le tracé tortueux.
Le quartier surplombe la ville de Grenade et fait face à l’Alhambra. Nous allons donc d’abord au Mirador de San Nicolàs d’où l’on a une très belle vue sur l’Alhambra et les cimes enneigées qui la surplombent (malheureusement aujourd’hui avec un ciel gris). Nous y déjeunons puis parcourrons toutes ces ruelles effectivement bien étroites, bordées de chaque côte de murs blancs, sans trottoir.
Le quartier que l’on disait animé et fourni en pickpockets nous paraît plutôt vide mais nous trouvons de beaux vestiges d’architecture musulmane (indépendamment de la grande mosquée inaugurée en 2003). Il y a également ce que l’on appelle des carmens (de l’arabe « karm » qui veut dire jardin) c'est-à-dire des beaux et grands jardins, entièrement ceinturés de grands murs dont l’effet est … d’interdire toute vue depuis la rue. Mais nous descendons vers le centre ville et retrouvons la Gran Vià el Colon vide de ses chars. Que sont donc devenus tous ces cavaliers et tous ces membres des confréries ? Où ont-ils rangé leurs chars, leurs tracteurs, leurs chevaux ?
Ayant trouvé une église près de notre hôtel avec une messe à 20 h 00, nous nous y rendons. Nous avons bien fait de ne pas être en retard car à 20h 10, le sermon (auquel je n’ai rien compris) commençait et à 20 h 30 nous étions sortis. Voilà une affaire rondement menée… ! Mais tout ceci n’est qu’un détail quand il s’agit de prier le Seigneur !
Après avoir enfilé un pantalon et remis des chaussures (le temps a changé et il ne fait plus que dans les 20°C), nous terminons la soirée au restaurant : après les calamarès a la plancha et les fraises nature (d’Espagne), nous sont offerts 2 petits verres d’alcool caramel qui nous rappellent les Carambars de notre jeunesse.
 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire