mardi 1 septembre 2015

USA 2015 : Mardi 1er Septembre 2015

Tulsa : le Gilcrease Museum





















Quelques unes des oeuvres de ce magnifique musée sur la peinture américaine.

Mardi 1er septembre 2015
Tulsa se présente à nous comme une grande ville du sud des USA : une ville plate, très disséminée avec un habitat en périphérie, parcourue par des autoroutes qui, avec leurs 6 voies de chaque côté, remplissent l’office d’avenues chez nous, une vague downtown, le tout sous un  beau ciel bleu et une chaleur d’été (« in the low 90s », c’est-à-dire aux environs de 33°C).
Située à proximité de gisements importants de pétrole découverts dans les années 1900 à 1920, Tulsa a été considéré comme la « Oil capital of the World », jusque dans les années 60 où elle a été supplantée par Houston.
Le pétrole y a donc coulé à flot au milieu du XX ième siècle et une raffinerie de pétrole est encore en activité au milieu de la ville.
C’est comme cela que notre journée est essentiellement consacrée à la visite du Gilcrease Museum du nom de son bienfaiteur Thomas Gilcrease qui a construit sur le pétrole  une fortune considérable qu’il a consacrée à sa collection d’objets de l’ouest (plus de 320 000 pièces, en comptant tout, qui ne sont pas toutes exposées, heureusement !).
Une partie du musée est consacrée à la culture indienne présentée en distinguant grosso modo les indiens des plaines, chasseurs de bisons, ceux de la côte est, forestiers et cultivateurs de maïs, et ceux de la côté ouest et du nord, pêcheurs. Malgré les différences, liées aux conditions de vie, on constate que toutes ces nombreuses cultures ont comme point commun de s’inscrire profondément dans la nature comme source de moyens pour vivre (nourriture, vêtements) mais aussi de compréhension du monde. Y compris maintenant, comme en témoignent  des objets modernes (coiffes de plumes, ou habits fait de peaux de bisons, recouverts de perles ou de dents d’élan).
Comme nous l’avions déjà revu à Oklahoma City, la culture de l’Ouest, c’est aussi l’occupation de tout le territoire par l’homme blanc. Nous retrouvons, là, la nature, une nature à laquelle l’homme blanc est confronté, qu’il découvre, dont il s’émerveille mais qu’il entend maîtriser. D’où ces nombreux tableaux ou sculptures que nous ne nous  lassons pas de revoir avec ces paysages de l’ouest, de luttes contre les éléments et les animaux (ours ou bisons). Nous retrouvons Remington (dont 18 des 23 sculptures figurent dans la collection), Russel, Schreyvogel, mais découvrons Catlin (qui peint avec sympathie les indiens, dont le chef Red Jacket célèbre pour son discours devant le Sénat de l’Etat de NY à qui il essaye de faire comprendre que la religion des Indiens est tout aussi respectable que celle que les missionnaires veulent leur imposer) ou encore Leigh ou Sharp.
C’est la vision de l’homme blanc, porté par sa « vocation manifeste » (manifest destiny)  chargé  par la providence de peupler le continent (comme nous avons eu, nous aussi français, le devoir d’apporter culture et bienfait aux peuples de nos « colonies » tout simplement parce que, la 3ème République nous l’a rabâché, notre civilisation était supérieure !!).
Et nous redécouvrons, encore une fois, la nature, caractéristique majeure de la peinture américaine qui n’a pas eu à se libérer des contraintes religieuses ou de pouvoir (royal ou pas) qui ont pesé sur la peinture européenne jusqu’à la fin du XIXième siècle.
Encore un musée magnifique où nous passons près de 5 heures (y compris, il est vrai, le temps du déjeuner dans un restaurant, sympa, élégant et vide, comme le musée).
Et, pour dîner une « Idaho trout » car Sylvie craint que, dans quelques jours, notre régime ne se limite  qu’à des steaks.


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