mercredi 17 octobre 2012

16 octobre 2012 : Ogunquit (Maine)







Le Ogunquit Museum of American Art






Cure de homards dans le Maine !



Mardi 16 octobre 2012
Comme nous ne pouvons pas ne passer nos journées que dans les magasins d’usine, nous avons mis des nourritures intellectuelles (qui, croyez-moi si vous voulez, nous sont également nécessaires) au programme d’aujourd’hui. Le musée de Rockland étant malheureusement fermé les lundis et mardis à cette époque de l’année, nous partons en direction de Ogunquit quelques kilomètres au sud de Kennebunkport pour visiter le Ogunquit Museum of American Art (ou OMAA) crée à l’instigation du peintre américain, Henry Strater,  que nous découvrons.
Le temps est magnifique, avec un beau ciel ensoleillé qui met en valeur les teintes automnales des arbres et on comprend que, de par la beauté de sa côte et de ses paysages, Ogunquit ait depuis longtemps attiré les artistes. La ville a en particulier accueilli un groupe important d’artistes « modernistes » au milieu du XXième  dont Strater. Il a fait partie de cette « lost generation » d’américains qui se sont, en partie, formés en France dont le plus célèbre est Ernest Hemingway avec qui le lia une longue amitié qui s’est brisée lors d’une partie de pêche au marlin qui passe pour avoir inspiré le Viel Homme et le Mer. Le musée présente de nombreux portraits (dont des portraits de Hemingway mais aussi des nus ou des portraits de ses 3 femmes et 8 enfants) réalisés par Strater dans un genre réaliste mais très coloré et aux coups de pinceaux vigoureux.
A côté de Strater nous découvrons quelques artistes de cette tendance, notamment Gertrude Fiske avec un joli portrait de dos (Birds of Paradise) , Rockwell Kent (Alaskan Sunrise) ou Harmon Neill (My son John) ou Gaston Lachaise, sans oublier, dans un genre plus léger, John Disks auteur d’une parodie d’American Gothic (Ogunquit Gothic).
Le musée est situé au bord de la mer. Entouré d’un jardin agrémenté de différentes sculptures dont un St. François moderne tout à fait évocateur, il offre des vues splendides sur la côté, de ces vues typiques de la Nouvelle Angleterre, popularisées par Hopper, avec sa côté granitique découpée, sa mer agitée surplombée par de grosses maisons en bois.
Un très beau musée dans un très beau cadre avec des œuvres intéressantes, bien américaines par leur force et leur réalisme.
Nous reprenons la route vers le sud, passons devant le restaurant champêtre où nous avions dégusté nos 2 homards chacun lors de notre précédent voyage dans la région et qui nous avait laissé un souvenir ému mais, malheureusement, il est, à cette saison, lui aussi fermé les lundis et mardis. Que cela ne fasse, nous atteignons un peu plus loin, à Kittery, le Warren’s Lobster House où, au bord de la Piscataqua River qui marque la limite entre le Maine et le New Hampshire, nous dégustons chacun nos 2 homards en pensant qu’à une époque les prisonniers du Maine s’étaient insurgés contre le fait de n’avoir que du homard comme seule nourriture. Cela risque-t-il de nous arriver ?
Nous reprenons notre route vers le nord, traversons à nouveau la charmante petite de Ogunquit et y achetons des « sun catchers » du genre de ce que nous avons déjà, en un peu plu gros.
Quelques arrêts dans des brocantes et des achats de pièces en verre et nous revenons à Kennebunkport où nous poussons un petit peu au-delà de notre hôtel jusqu’à chez les Bush, une belle grosse maison surplombant un peu à l’écart la mer omniprésente dans cette région.
Nous dînons (pas de lobster ce soir car les prisonniers du Maine ont raison : cela pourrait devenir lassant) et découvrons en rentrant sur Internet que la région de Portland a été touchée par un tremblement de terre au moment où nous commencions notre dîner (avec le débat Obama / Romney, ce sera dans les grands titres des journaux TV de demain). Et le comble, c’est que nous n’avons rien senti alors que le tremblement de terre a été ressenti jusqu’à Boston.
Puis, comme si nous étions des électeurs indécis qui cherchent à se forger une opinion, nous regardons la totalité du débat télévisé entre Obama et Romney. Obama a manifestement marqué des points, notamment sur la Lybie où Romney l’accuse, lourdement mais à tort (comme le confirme la modératrice du débat), de faiblesse pour avoir, soit disant, mis 2 semaines à reconnaître que l’assassinat à Bengazi de l’ambassadeur des USA était un acte terroriste, ou lors de sa intervention finale où il rappelle les propos « behind the doors » de Romney qui a qualifié d’assistés les 47 % d’américains qui ne payent pas d’impôts sur le revenu alors que publiquement il se fait le défenseur de la Middle America.
Quelques autres petits points m’ont frappé : d’abord l’affirmation par l’un et l’autre candidat de baisser les impôts pour les ménages ayant un revenu inférieur à 250 000 $ (on croît rêver en France où un même discours est tenu avec plutôt un 0 de moins !). J’ai aussi été frappé par l’importance pour l’opinion publique du prix de l’essence (4 $ /gallon), le premier sujet abordé dans ce meeting de style « town hall », que chaque candidat s’engage à faire baisser (avec des moyens différents), sans qu’à aucun moment il soit fait allusion, ce qui serait central en France, au fait que le pétrole est une ressource en cours d’épuisement. Et puis, alors que, bien sûr, l’essentiel du débat a porté sur l’économie, chacun s’est engagé à tout faire pour faire revenir des emplois délocalisés dans des pays comme (sic) la Chine, l’Inde et l’Allemagne (!) : autant pour notre fierté de français et d’européen. Pour Obama, comme pour Romney qui ni l’un ni l’autre n’ont prononcé le mot Europe, l’Allemagne est le seul pays européen qui compte.




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