La Loup River
Alain mesure son taux de protéine !
Tous les 10 miles, un village annoncé au loin par son grand silo
Pour Kathleen !
Le maïs a bien poussé en trois semaines
Une famille de silos !
Vieux petit resto fermé
Jeudi 15 juin 2017 : Lincoln (Nebraska) – Kearney (Nebraska)
Deux heures
de route séparent Lincoln de Kearney mais c’est par la route directe, et vous
savez que ce n’est pas le genre de route que nous prenons aisément !
Au lieu de
prendre l’I 80 vers l’ouest, nous prenons donc la route du nord et passons à
Wahoo (Wahoo et Spam, cela vous rappelle quelque chose ?).
Nous
parcourons des routes de campagne, perdus dans les champs de maïs ou de soja.
Le gris de la route est un point devant nous, le vert des champs occupe chaque côté et le bleu sans tâche du
ciel immense englobe le tout. En plus vert, on commence à sentir un peu de
l’immensité de l’ouest.
Nous
voulons, en effet, rejoindre la Lincoln Highway. Cette route a été, en 1913, le
premier itinéraire à permettre à un automobiliste de rejoindre les deux côtes
du pays, avant la plus fameuse route 66, réalisée en 1926. Jusqu’alors, le
train était le seul moyen pour traverser le pays, les routes n’ayant qu’un rôle
de proximité et, encore, sous réserve d’être financées par leurs riverains.
Mais, malgré la Lincoln Highway, la traversée n’était pas de tout repos et en
1916, il fallait compter une trentaine de jours pour rejoindre les 2 côtes. Il
était suggéré aux aventuriers de prendre de l’essence à toutes les pompes, de
partir avec des pelles, des outils, des pneus et des chambres à air de rechange,
sans oublier de quoi mesurer la profondeur de toute surface d’eau avant de la
franchir !
C’est en
parcourant cette route, dans le cadre d’un convoi organisé par l’armée en 1919 qui
a mis 2 mois pour parcourir la distance, que le jeune Dwight Eisenhower s’est
rendu compte de l’importance logistique d’un bon réseau routier, ce qui devait
amener le Président à instaurer, en 1956 et après avoir connu les Autobahn du
Reich, le réseau d’Interstates qui
irrigue maintenant le pays de manière si efficace (il faut aujourd’hui 44
heures de conduite (disons 6 jours) pour rejoindre NY à San Francisco par la
route).
La Lincoln
Highway, libérée de ses pièges et devenue la US 30, suit la vallée de la River
Platte comme la voie ferrée qui traverse le pays depuis 1869. Si ce matin, nous
étions plongés dans le maïs ou le soja, nous sommes maintenant plongés dans la
transformation de ces ressources agricoles, les usines de meatpacking
(abattoirs) succèdent à celles de bio éthanol et les noms connus de Cargill,
ADM et Abengoa apparaissent. Pendant 100 kms, tout (les usines, les camions,
les pick-up, les trains) dit l’agro-industrie, comme, l’odeur en plus, tout
nous disait le pétrole à Odessa (Tx). Et, pour faire marcher l’agro-industrie,
il faut des bons clients qui mangent des gros hamburgers, sans se soucier de
leur taux de….protéines !
Le présent
a cependant submergé le passé et il ne subsiste que quelques restes de
l’ancienne highway et, du moins dans cette portion et contrairement à la route
66, on n’a pas l’impression que des efforts importants soient faits pour mettre
en valeur ce passé.
Après le
Skeeter Barnes de ce midi, rien de mieux pour le dîner qu’un buffet chinois
avec une bonne soupe et des fruits.
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