Mardi 25 août 2015
Au
programme de la journée : Little Rock, associée dans mon esprit à 2
souvenirs. Les oppositions, à la fin des années 50, à l’admission d’étudiants
noirs dans les écoles blanches, qui m’avaient marquées alors que je n’avais
qu’une dizaine d’années et, bien sûr, l’élection en 1992 du Gouverneur de
l’Arkansas, un certain Bill Clinton.
Notre
journée sera principalement consacrée à la visite du William J. Clinton
Presidential Library and Museum. Comme toutes les librairies présidentielles,
elle a d’abord pour objet de rassembler, à destination des historiens, les
archives et documents présidentiels. C’est aussi l’occasion de donner au grand
public un aperçu de qui fut l’homme qui a été président et d’illustrer ce qu’il
a fait.
Nous sommes
accueillis, de manière inattendue, par des dinosaures, sujet d’une exposition
temporaire. Mais, la librairie est située dans un immeuble futuriste, symbolisant
le passage vers le XXIème, édifiée sur un ancien terrain industriel
et largement pollué ayant appartenu à une compagnie de chemins de fer. Sa
création a permis tout un réaménagement d’une partie de la ville devenue « verte ».
Clinton a
été président de 1992 à 2000. Ces 8 années ont été des années de très forte croissance
économique : 30 millions d’emplois ont été créés en 8 ans correspondant à
une croissance de 30%. Le budget fédéral, déficitaire de 30 milliards de $ en
1991, a été équilibré dès 1998 grâce, en partie, à une augmentation des impôts
sur les plus hauts revenus et sur les entreprises, une réduction des dépenses, mais surtout à la
(très) bonne santé économique du pays en complète évolution technologique (Internet
et autres). Ceci accompagné d’une rénovation du système social visant à
encourager les bénéficiaires des aides de l’Etat à en sortir plutôt que d’y
rester (suivez mon regard).
Comme quoi,
on peut réduire le déficit public, créer des emplois, ou, plutôt, voir se créer
des emplois, et en même temps moderniser le système social, tout en étant un
président « de gauche ». Mais encore faut-il ne pas manger son pain
blanc quand les temps sont faciles !
L’exposition
montre également le rôle important tenu par l’Administration Clinton dans les
affaires internationales. Elle montre aussi comment le système politique s’est
progressivement figé dans des attitudes partisanes rendant difficile la
conclusion d’accords bi-partisans alors que le système constitutionnel
américain ne peut pas ne pas conduire à des formes de cohabitation. C’est ainsi
que par 2 fois, l’impossibilité de trouver un accord sur le budget a conduit à
l’arrêt de toutes les administrations fédérales. C’est aussi à cause de cela
que l’histoire Monica Lewisky a failli dégénérer en impasse constitutionnelle
(empeachment).
Au total,
un homme d’un charisme impressionnant (contrairement à sa femme) et qui a
toujours réussi à retomber sur ses pattes (the comeback kid, comme il a été
appelé en retrouvant son siège de Gouverneur 2 ans après en avoir été dépossédé
par les électeurs).
Après un
charmant repas pris dans le musée sur la rive de l’Arkansas, nous parcourons la
ville en voiture pour saluer le Capitol et visiter le petit Arkansas Historical
Museum. Il met en valeur des créations d’artistes locaux (peintures,
patchwork, poterie) et retrace également
l’histoire des indiens de la région qui, comme on le sait, finit par la
déportation, décidée par le Président Andrew Jackson de tous les indiens dans
les Indian Territories (le futur Oklahoma) : le Trail of Tears.
Comme hier,
nous terminons la soirée dans un autre restaurant au bord du lac, à manger du
« snapper » ou du « orange roughy », 2 espèces de poissons
dont nous n’avons pas trouvé le nom en français.
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