Le tournesol sauvage : emblème du Kansas
Un train avec 2 étages de containers : on ne voit ni le début, ni la fin.
Sur 350 kms !
Vendredi 4 septembre 2015
Le sud du
Kansas doit décidemment être un endroit perdu et sans intérêt (« in the
middle of nowhere »), à en juger par les réflexions qui nous ont été
faites à 2 occasions à l’hôtel alors que nous disions que nous prenions la route
pour Dodge City (« you’ll see cows »).
Nous partons
donc vers l’ouest pour traverser, sur 350 kms, un pays principalement agricole,
malgré quelques puits de pétrole, souvent arrêtés d’ailleurs.
L’Etat du Kansas
est le premier producteur de blé et de sorgho, mais on trouve également du soja
et du maïs. Il existe d’ailleurs une forme de synergie entre la culture du
maïs, circulaire du fait de l’arrosage qui est nécessaire ici, et le blé,
aujourd’hui récolté, qui occupe les « coins » des immenses terrains.
On trouve aussi du tournesol, mais du tournesol qui pousse de manière sauvage.
La route
est toute droite avec d’un côté la voie ferrée et ses convois de plusieurs
kilomètres de long, de l’autre, la ligne électrique et au loin des silos de
blé, aux formes reconnaissables, beaucoup plus nombreux que ceux de maïs.
Nous nous
arrêtons à Medecine Lodge, à peu près à mi-route sur notre chemin. La ville
compte 2 009 habitants (ce qui en fait l’endroit le plus peuplé de notre
route de ce matin, pourtant de 160 kms) et a un restaurant (pas deux, l’autre
est fermé). C’est ainsi que nous nous nourrissons de hamburger et cheeseburger
en compagnie de plusieurs cowboys, avec chapeaux, chemises à carreaux et
manches longues mais surtout éperons au talon de leurs chaussures et jambières
pour protéger les jeans. Des vrais cowboys, quoi !
D’ailleurs,
après avoir traversé Medecine Lodge, la route monte progressivement (nous
sommes à 800 mètres) et la culture se fait moins importante au profit de
l’élevage, de bovins (pour la viande comme nous le verrons à Dodge City) et de
chevaux (pour l’élevage des bovins comme nous l’ont montré nos cowboys).
De silos en
silos, nous arrivons à Dodge City, le point le plus à l’ouest du périple de
cette année. Nous sommes à 130 miles (200 kms) de l’Etat du Colorado. Nous
avons parcouru plus de 4 000 kms depuis notre départ de Chicago et
quasiment traversé l’ensemble du fuseau horaire dénommé « central ».
Avec
27 000 habitants, Dodge City est la grande ville de la région. La région
étant agricole, il n’est pas étonnant que la ville le soit aussi. Nous sommes
accueillis par 2 immenses abattoirs et usines de conditionnement (meat packing
facilities), l’une appartenant au géant Cargill, l’autre à National Beef, qui
font de Dodge City la ville la plus grosse productrice de viande au monde. Et
la principale artère de la ville est la voie ferrée bordées de silos, culture
oblige.
Mais Dodge
City est aussi connu pour son passé de ville trouble de l’ouest autour des
années 1880 où, comme il était interdit, pour des raisons sanitaires, de faire
transiter le bétail par l’est du Kansas, la ville s’est développée autour de
la voie ferrée et est devenu un point de
convergence des cowboys et de leurs troupeaux avec ce que cela signifiait de saloons,
de salles de jeux et d’échanges de coups de feux. C’est ainsi qu’en 1876, la
ville comptait 1 200 habitants et 19 lieux de boissons (et pas que de
l’eau d’Evian !).
Comme nous
sommes dans la capitale mondiale de la viande, nous ne pouvons pas ne pas
terminer notre soirée autour d’un bon prime rib ou sirloin dans un des bons
restaurants de la ville.
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