Monmouth Plantation
Frogmore Farms (Louisiane)
Lunch sur la route
Le Mississippi à Natchez
Stanton Hall
Longwood Plantation ...
... et son parc et ses décorations pour Halloween
Dunleith Plantation
Jeudi 30 octobre 2014
Notre
journée est consacrée à Natchez.
Première
étape aujourd’hui, la visite de la maison de la Monmouth Plantation, là où nous
résidons. Une plantation qui a été la propriété de John Quitman (1798 – 1858).
Juriste, il s’est fait connaître comme
militaire (il s’est, lui aussi, illustré durant la guerre avec le Mexique et a
été gouverneur de la ville de Mexico après la chute de la ville entre les mains
des américains). Il a également été élu gouverneur de l’Etat du Mississippi et,
après la guerre avec le Mexique, représentant du Mississippi au Congrès. La
maison est restée entre les mains de la famille Quitman pendant une centaine
d’années et elle nous est présentée dans sa situation de la fin des années
1800. Nous retrouvons un peu Beauvoir, une belle maison de la haute bourgeoisie
américaine de cette époque avec du papier peint (mais vraiment peint) d’origine
française et beaucoup de vaisselle d’inspiration européenne (y compris tout un
jeu de pièces en porcelaine bleue du même bleu et du même genre de décor que
nos bougeoirs à Cordes).
Le coton a
été à l’origine de la prospérité de Natchez. Aussi, pour en savoir plus sur le
coton de l’époque mais aussi d’aujourd’hui,
nous retraversons la « state line » avec la Louisiane et
visitons les Frogmore farms. Initialement, une plantation qui au moment de la
guerre civile comptait 156 esclaves (ce qui était considérable, la
« valeur » d’un esclave étant, nous dit-on, l’équivalent de
75 000 US$ de maintenant). Nous visitons un ensemble de « cabins »
qui servaient de maisons aux familles
d’esclaves (le seul point qui me surprend est la hauteur sous plafond de ces
cabanes qui permet de ventiler et rafraichir la maison, le problème ici n’étant
pas de la chauffer) mais la partie la plus intéressante de la visite est la partie
moderne qui montre comment a évolué la production de coton.
Tout
commence en 1793 lorsqu’est inventée le « cotton gin » (rien à voir
avec la boisson mais le mot gin de l’expression est le diminutif de engine). Le
gin sépare mécaniquement le coton de la graine qui jusqu’alors devait être
séparée à la main). Les historiens pensent que, sans le vouloir, cette
invention a été à l’origine de l’esclavage aux USA en permettant de baisser le
coût de production du coton, autrement prohibitif.
La
technologie a bien sûr été améliorée depuis 1793 avec, maintenant, des tailles
plus importantes, l’ajout de ventilateurs et de centrifuges qui permettent plusieurs étages de séparation et les gins
modernes permettent de traiter 15 tonnes
de coton par heure alors que les premiers gins permettaient à 2 esclaves de produire 25 kg de coton par jour, mais que
ces mêmes 2 esclaves ne pouvaient produire que 1 kg de coton avant l’invention
de 1793.
Une
invention qui a permis aux états du sud des USA
de produire, en 1860 (l‘année du début de la guerre civile) les 2/3 de la production mondiale de coton,
et d’alimenter 80 % du marché anglais, ce qui les faisait espérer que
l’Angleterre prendrait leur défense.
Aujourd’hui,
les USA sont le troisième producteur mondial de coton (mais le premier
exportateur, la Chine gardant son coton pour l’exporter sous forme de chemises)
derrière la Chine et l’Inde mais devant le Brésil.
Cela
n’explique pas pourquoi les planteurs demeuraient à Natchez alors que les
plantations étaient de l’autre côté de la rivière et parfois assez loin. La
raison en est simple : Natchez est construite sur une falaise qui
surplombe le Mississippi alors que la rive droite est inondable et inondée, ce
qui est bon pour la culture et tant pis pour les noirs qui y travaillent.
Prochain arrêt : le restaurant
« Big John’s burger and BBQ » qui nous rassasie bien qu’il n’ait pas
la renommée mondiale de sonvoisin de la route 61.
Nous
revenons ainsi à Natchez pour faire le tour des belles maisons de son downtown
dont nous avions fait connaissance en
1990 et qui nous avaient alors tant enchantés (malgré la pluie). Mais,
déception, la ville a beaucoup changé en 24 ans et de nombreux bâtiments du
centre-ville sont vides, voire démolis. La population de la ville a même
décliné passant de 20 000 habitants en 1990 à moins de 15 000
maintenant. On nous explique que plusieurs usines ont fermé dont l’usine à
papier de International Paper (dont Sylvie se souvient de l’odeur), mais aussi
une usine de pneu du groupe Titan (dont
on a, me semble –t-il, parlé pour l’usine de Goodyear d’Amiens).
Le fait est
que le centre-ville nous semble vide. Les calèches pour touristes ont
pratiquement disparu. Même le dépôt où Sylvie se souvient avoir acheté une robe
pour Kathleen (et où elle espérait trouver un pull-over) est fermé. Mais,
heureusement, les belles maisons subsistent, quelques-unes sont mêmes hantées
par fantômes et personnages de Halloween. Le tourisme est devenu la principale
source de revenu de la ville. N’empêche : voilà une nouvelle illustration
de la réactivité de ce pays : quand cela ne marche pas, on n’hésite pas à
fermer et à partir ailleurs, même si cela coûte ! Et, cela, forcément,
coûte
Dernière
étape de la journée : un dîner dans une autre des vieilles maisons de la
ville, du pur style Greek Revival quant à l’architecture mais de bonne cuisine
du sud quant à la restauration.
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