Medinaceli
Guadalajara : Palacio des Duques del Infantado
Lundi 7
mai 2012
Notre journée commence par un petit déjeuner pantagruélique
avec fruits (notamment des pastèques du type de ceux de l’enfance de Sylvie
dont on faisait à l’époque de la confiture), des œufs, du bacon : un vrai
buffet américain dans un vrai hôtel
(je n’ai pas dit « auberge ») espagnol, vaste et vide (est-ce
parce que nous sommes lundi matin et que les hommes d’affaires n’arriveront que
ce soir ? Ou est-ce l’effet de la crise ?).
Fort de ce repas, nous partons visiter Saragosse et son
monument principal, la basilique Nuestra Senora del Pilar, immense bâtiment
avec quatre grandes tours, onze
coupoles vernissées et plusieurs lanternes.
Construite entre 1680 et 1750 (même si la dernière tour date
de 1960 !) et donc d’un style pleinement baroque, l’église actuelle
succède à différents édifices construits depuis la nuit des temps pour
commémorer l’apparition, selon la tradition, de la Vierge à St Jacques, venu évangéliser l’Espagne. De
ces églises successives date une petite statue (40 cm) de la Vierge logée maintenant
dans un immense pilier de l’église et objet d’une piété intense à en juger par
la foule de fidèles qui prie sans discontinuité dans la chapelle qui lui est
consacrée.
Le bâtiment se présente comme une juxtaposition de multiples
chapelles (toutes d’un style baroque) et nous sommes frappés par la multitude
des gens de tout âge, des hommes comme des femmes, qui prient dans chacune de
ces chapelles, chose qu’on est loin de voir en France. Au moins, les espagnols
n’ont pas peur de montrer leur foi.
Autre pièce importante, un imposant retable en albâtre
derrière l’autel qui date des années 1620 et fait penser au baldaquin de la
cathédrale d’Albi par sa richesse et le détail de son travail.
A côté de la basilique, se situe l’église cathédrale de San
Salvador de Saragosse (connue
comme « la Seo »). Inscrite par l’ UNESCO au Patrimoine de l’Humanité, ainsi que le reste des édifices
mudéjares, on y voit effectivement une très forte influence musulmane par les
mosaïques qui ornent l’extérieur du bâtiment et le croissant que l’on trouve au
sommet de bien des voûtes. Par contre, pensant qu’il s’agit d’un musée, nous
n’y entrons pas ce qui nous fait manquer la visite de l’intérieur, riche
également de cette architecture mudéjare [1]
qui date de la reconquête et caractérisée par l’utilisation de techniques
musulmanes pour la construction d’édifices chrétiens.
Nous terminons notre visite de la ville en nous promenant sur
le pont vieux qui enjambe l’Ebre et d’où l’on a une belle vue sur la basilique et où un hidalgo me
félicite de mon sombrero (si ce qu’a compris Sylvie est correct).
Nous prenons ensuite la route vers le sud ouest, direction
Tolède distant de 400 kms.
De nouveaux, nous retrouvons les grands espaces arides (nous
sommes entre 600 et 800 Mètres d’altitude) que nous avions vus hier après midi
et qui nous font beaucoup penser à l’Ouest des USA. Rien ne pousse sur ces
espaces où probablement n’arrivent qu’à survivre des petits animaux sauvages
(lapins et autres). De tant en tant, un petit verger et quelques arbres
fruitiers et au loin un sommet enneigé. Plus loin, nous logeons le vallée du
Jalon, une des principales rivières de la contrée, où l’on trouve
(heureusement !) de l’agriculture.
Plus loin, nous nous arrêtons à Medinaceli, un beau petit
village qui nous fait penser à Puycelsi par la montée que l’on fait pour
l’atteindre (le village est à 1200 m !). C’est un village ancien, fameux
par son arc de triomphe de 3 arches qui date du 1er siècle et est
devenu le symbole figurant, en Espagne, sur les panneaux indiquant la direction
de monuments. Le village renferme également une très jolie Plaza Mayor avec ses couverts (nous
pensons à Castelnau de Montmirail) et de belles maisons aux balcons ouvragés où
l’on imagine facilement de belles espagnoles écouter leur amoureux leur jouer
de la mandoline (çà, c’est plutôt italien et Roméo et Juliette !).
Nous trouvons également un bon petit restaurant et .. de
l’essence et reprenons la direction Madrid et Tolède.
Cependant, nous faisons halte sur notre route à Guadalajara
pour admirer le Palacio des Duques del Infantado palais construit entre le
XIVème et XVIIème siècles par la
riche famille des Mendoza. Largement détruit en 1936 par la Guerre Civile, il a
été très bien restauré et il est très spectaculaire avec sa façade ornée de
sculptures et hérissée de pierre en pointe de diamant et un patio intérieur surplombé
de galeries ornées de frises de lions.
Nous ne sommes plus qu’à 60 kms de Madrid et nous revoilà
vite dans le monde moderne avec ses usines, ses zones commerciales et ses
embouteillages (d’autant que le GPS nous fait bizarrement prendre une chemin qui
passe assez dans le centre de la ville).
Mais nous arrivons sans encombre à Tolède et à notre hôtel,
l’hôtel Hesperia juste en face de la Plaza de Torros.
Nous dinons dans un restaurant à côté de l’hôtel,
aménagé dans l’abside d’une ancienne église. C’est frais, bien au calme et
termine agréablement notre première journée de vacances.
[1] [1] Les Mudéjars sont des musulmans devenus sujets des royaumes
chrétiens au fur et à mesure de la Reconquista.
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