Mercredi
16 mai 2012
Notre journée est consacrée à Ronda et nous commençons notre
visite par la Ciudad, le quartier de la vieille ville arabe avec ses petites
ruelles de maisons blanches, où flottent, au hasard des places, des airs de
guitare andalouse.
Notre premier arrêt est pour la Casa del Rey Moro (la Maison
du Roi Maure), appelée improprement ainsi car, en réalité, elle a été
construite au XVIIIème siècle soit 400 ans après le départ des Maures. Ce qui
n’empêche pas le palais d’être aujourd’hui plutôt décrépi. Des jardins
reposants d’un certain Forestier, maître paysagiste français du début du XXème
siècle, mènent à l’entrée de la « Mine ». Cette galerie, creusée dans
la roche par les esclaves chrétiens, date de la fin de l’occupation musulmane
et accède à l’eau de la rivière, située 100 mètres en contrebas. Cette galerie
servait aux habitants assiégés pour s’approvisionner en eau par une chaîne
d’esclaves chargés de remonter l’eau contenue dans des poches en cuir.
On peut encore utiliser cette galerie et, dans une
température fraîche et une atmosphère très humide (l’eau sourd de tous les
murs), on atteint, après 365 marches, la rivière, au fond de ce canyon vraiment
impressionnant. C’est d’autant plus magique que je suis tout seul (Sylvie n’a voulu en descendre que la moitié, ne
voulant pas avoir tout à remonter, ce qui fait qu’elle s’est fatiguée pour des
prunes…), bien loin du bruit de la ville mais j’arrive à résister à l’envie de
faire un plongeon dans cette eau qui doit pourtant être bien fraîche.
A côté, se trouve une curieuse maison, le Palacio del Marquès
del Salvatierra, un palais du XVIIIème siècle avec un joli portail caractérisé
par la présence de 4 statues représentant deux hommes et deux femmes, nus, de
type indien, destinés à rappeler que le marquis descendait du gouverneur de
l’Amérique du Sud.
Plus bas, nous visitons les Bains Arabes, conçus sur le même
principe que ceux de Cordoue mais mieux conservés, ce qui fait que, la vapeur,
la chaleur et l’humidité mises à part, on a presque l’impression d’y être.
Nous traversons la gorge de la rivière par le Pont Vieux et
accédons à El Mercadillo, la partie la plus animée de la ville avec ses
commerces et son hôtel de ville. C’est dans cette partie de la ville que se
trouvent les Arènes de Ronda, célèbres dans toute l’Espagne pour être l’une des
plus belles (par leur sobriété et leur belle couleur beige), l’une des plus
anciennes du pays et avoir été à l’origine de l’histoire de la tauromachie
moderne.
Nous nous promenons ensuite dans la ville et y évoquons
Ernest Hemingway pas seulement à cause de la corrida mais aussi parce qu’il a repris un épisode célèbre, qui s’est
réellement passé à Ronda, dans son livre sur le Guerre Civile Espagnole, « Pour qui sonne le glas », dans lequel les bourgeois de la ville sont
pris à partie par la population et jetés du haut du pont neuf dans la rivière
(ceci était déjà arrivé en 1814 à une certaine Maria la Nena que son mari, un
torero d’une certaine notoriété, avait trouvée dans les bras de son amant, qui,
lui, a terminé égorgé des mains du mari trompé !).
Après notre déjeuner, nous traversons le Pont Neuf et
retrouvons les ruelles blanches de la vieille ville. Nous nous arrêtons au
Palais de Mondragon qui renferme le musée municipal de Musée de Ronda que nous
visitons pour ses 3 jolis patios mudéjar, plus que pour ces expositions de
pierres.
Nous revenons ensuite à notre hôtel, nous battons une certain
temps avec l’Internet de l’hôtel qui finit par être réparé et allons prendre un bon bain dans la piscine
de l’hôtel, pas plus grande ni plus chaude qu’hier !
Nous terminons notre journée par un dîner sur la terrasse du
restaurant comme hier, l’agneau ayant remplacé la morue, et pour la première
fois depuis longtemps nous mettons un (petit) pull.
Le Guadalavin vu du haut du précipice et d'en bas
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