Le Shelburne Museum rassemble des chefs d'oeuvre de l'art populaire américain.
Vendredi 19 octobre 2012
La météo l’avait promis et a tenu
sa promesse : il pleut et il pleuvra toute la journée une pluie qui permet
de comprendre pourquoi le pays est si vert !
Au programme de la journée :
la visite du Shelburne Museum que nous avons déjà visité en 1998 et qui nous
avait tant enchanté. En réalité, ce n’est pas un musée mais un ensemble de
maisons de la région (et déplacées ici) qui vont des années 1770 aux années
1840 et qui abritent des collections d’objets représentatifs de l’art populaire
US (« folk art ») de la fin du XIXième siècle.
Ce musée a été crée dans les années
1950 sur un terrain appartenant à ses beaux-parents par Electra Havemayer Webb,
la fille du roi (80% du marché US) du sucre de l’époque (Henry Havemayer) et
l’épouse de James Watson Webb, un des héritiers de la dynastie Vanderbild. Du
monde du gilded age, déjà cotoyé à Newport, à la tête de fortunes colossales et
amateurs d’art (les Havemeyer possédaient plusieurs tableaux de Monet, Courbet,
Corot, Mary Cassatt, qui était une amie de la mère d’Electra qu’elle a peinte
en compagnie de sa fille).
C’est ainsi que nous nous
promenons, sous la pluie, de maisons et maisons. Nous commençons par visiter
une grange ronde, de la même conception (plan incliné pour monter le foin dans
un colonne au milieu de la grange, rez-de-chaussée occupé par le bétail
alimenté par le centre, sous-sol qui récupère le purin et les détritus des
bestiaux) que la métairie de Réalmont ou de nombreuses granges shaker ou autres
déjà vues en Nouvelle Angleterre. Des traineaux et autres snowmobiles sont
exposés dans cette grange mais nous sommes, bien sûr, plus intéressés par la
structure de bâtiment.
Un peu plus loin, un immense pont
couvert consacré au cirque présente un cirque miniature de 12 000 figurines
en bois réalisé, sur une période de 40 ans, par un amateur pour ses enfants.
Voilà qui aurait plu à Noah mais je crains que l’appartement de Paris soit un
peu petit. On y voit aussi une reproduction en miniature du cortège de 1,5 km
de long du cirque Barnum & Bailey. C’est l’occasion de découvrir la place
importante qu’avait le passage des cirques dans les localités américaines de
cette époque (peut-être plus qu’en France) avec leurs attractions
spectaculaires illustrant la diversité du monde (depuis des scènes asiatiques
jusqu’aux scènes mettant en scène des indiens en passant par des scènes
évoquant l’antiquité) sans parler des animaux sauvages ou, bien sûr, des clowns
ou autres trapézistes ou gymnastes.
Plus loin, nous visitons le wagon
personnel d’un magnat de la Vermont Railway Co aussi luxueux que doit l’être
maintenant un jet privé, puis un des bateaux qui faisaient la traversée du lac
Champlainen bordure duquel nous sommes. Un peu plus loin se trouve une grange
consacrée aux diligences et autres moyens de locomotion de la fin du XIXième,
une bonne occasion aussi de voir à quel point le développement, extrêmement
rapide, du transport a été essentiel, compte tenu de sa taille, pour le
développement du pays. Et, ceci va jusqu’aux transports routiers et aériens,
malheureusement non représentés dans le musée.
Nous continuons notre promenade par
la visite de différentes petites échoppes (« general store » ou
magasin à tout vendre, imprimerie, etc), puis le Electra Havemeyer Webb
Memorial où, sur plusieurs étages, a été reconstitué son appartement à NY (avec
force tableaux impressionnistes et une décoration des années 1930 mais aussi de
belles sculptures de l’ouest américains de Remington et consorts).
Plus loin, des maisons plus
précisément consacrées à des arts populaires typiquement américains au premier
rang desquels, bien sûr, le patchwork. Quelques uns sont très beaux, notamment
des patchworks amish des années 1880 mais je suis déçu par une exposition
consacrée aux hommes qui ont réalisé des patchwork (« quilting
men »). Je sens qu’il faut que j’intervienne à moins que je ne me
lance dans le « hooked rug » (tapis crocheté), un art également typiquement
américain, représenté ici aussi.
Toujours dans le domaine des arts
populaires, nous visitons une belle collection de girouettes (avec notamment un
sulky très semblable au nôtre), des enseignes, et des leurres en bois (« decoys »)
pour attirer les canards, voire même les poissons selon une technique apprise des
indiens.
L’après midi se termine, le musée
va bientôt fermer et il pleut toujours. Avant de nous replier chez nous, nous
passons faire quelques achats complémentaires en nous demandant quel temps nous
aurons demain.
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