"On the roads" du Maine et du New Hampshire
Mercredi 17 octobre 2012
Sous un soleil toujours aussi
resplendissant, aujourd’hui, nous allons faire de la route : nous partons
en effet de Kennebunkport, quittons la côte et prenons la direction du
nord-ouest.
Nous passons Portland et nous
entrons à nouveau dans les grands espaces américains : il y a 45 miles
entre la sortie que nous prenons vers l’Ouest et la prochaine sortie. Nous ne
sommes pas encore dans le Nevada mais ce n’est plus l’A 1 entre Lille et
Paris ! Et qu’est-ce que cela doit être au fur et à mesure que
l’Interstate approche du Canada pourtant encore distant de 250 miles !
Nous entrons alors dans un pays
différent de celui de la côte : plus de bras de mer mais de la forêt, de
toutes les couleurs et à perte de vue, des lacs et des rivières que l’on devine
poissonneux, entre les montagnes qui ne sont pas encore très hautes (600
mètres) mais où l’on aperçoit déjà des coulées de neige. La forêt de la
Grésigne semble un bosquet à côté de ces étendues et, bien que nous soyons pratiquement
à la même latitude que Cordes et à peu près la même altitude (200 à 300 mètres),
le pays est, bien sûr, beaucoup plus froid : la vigne et le tournesol sont
inenvisageables ici et c’est la région des bouleaux, des érables, des chênes. C’est
aussi le pays des « mooses » (élans) ou des « wolverines »
ou « gluttons » (gloutons, sorte de petit ours, très dangereux). On y
fait du ski de randonnée et on y loue des snowmobiles. La région est très
rurale : une petite bourgade tous les 20 miles environ où les maisons sont
alignées le long de Main Street, quelques stations services, quelques
restaurants, des églises, un collège (high school), généralement équipé
d’installations sportives impressionnantes, et puis la même chose 20 miles plus
loin : voilà l’Amérique profonde, rurale, que l’on retrouve partout dans
le pays avec ses différentes versions selon les paysages et la végétation.
On se demande de quoi vivent ces
pays : ici, probablement du tourisme en été et en hiver mais aussi, toute
l’année, de l’industrie du bois (qui transforme le « timber » en
« lumber »). Et puis, il y a, de place en place, des antiques mais
pas de factory outlets, ni de lobster ! La vie devient difficile !
Et l’originalité des noms des
bourgades n’est pas ce qui caractérise la région : ils traduisent plutôt
l’origine des premiers habitants et nous passons ainsi à Pologne (Poland),
Norvège (Norway), Paris, Oxford, etc.
De proche en proche, nous
atteignons Lancaster (encore un nom original !), l’endroit le plus
septentrional de notre voyage, où nous nous arrêtons pour la nuit, à quelques
kilomètres de la State Line entre le New Hampshire et le Vermont, qui, à cet
endroit est formée par la rivière Connecticut, et des White Mountains qui
culminent à plus de 2000 mètres, où se trouve Bretton Woods.
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