Sur la route entre Stockbridge et Poughkeepsie
Vendredi 2 novembre 2012
Nous quittons aujourd’hui notre
Lion Rouge et la charmante petite ville de Stockbridge (Mass.) pour Poughkeepsie
(qui se prononce comme cela s’écrit !) dans l’état de NY, le long de
l’Hudson River.
Un dernier passage par le musée
Norman Rockwell pour récupérer des gravures que nous avions oublié de prendre
hier et nous partons vers le sud. La forêt forme toujours l’essentiel du
paysage mais elle va progressivement s’humaniser et devenir plus habitée. De
temps en temps, cependant, elle laisse place à des marécages et des roseaux sur
fonds de montagnes et l’on s’attend à voir surgir des indiens. Et des indiens,
il y en a puisque, plusieurs fois sur notre route, sont indiquées des réserves
et que, à l’occasion, on voit des personnes au faciès évidemment indien mais habillés
comme tout à chacun (ce n’est pas jour de pow-wow).
Sylvie avait repéré sur notre
chemin des antiquaires mais, là encore, beaucoup sont fermés, crise oblige, et
notre miroir se transforme de plus en
plus en mirage !
Quelque temps après avoir franchi
la state-line entre l’état de New-York et le Massachussetts, nous nous arrêtons
pour déjeuner dans un splendide « diner » des années 60, comme on en
trouve encore parfois, où pratiquement rien n’a changé, ni le décor, ni les
tables, ni les booths (tables avec banquettes), ni les tabourets le long du
comptoir, ni même la cabine téléphonique où, seul, manque le téléphone !
Nous longeons maintenant
l’Hudson : on est de plus en plus dans le monde urbain, les usines sont
plus nombreuses et la circulation est plus dense. Mais le coin est encore boisé ; Ed Marschner nous dira
plus tard que toute cette région, jusqu’au Massachussetts, était complètement
déboisée jusqu’aux années 1930, ce que l’on a du mal à imaginer aujourd’hui.
A quelques dizaines de kilomètres
de Poughkeepsie, nous arrivons en effet chez nos amis Ed et Francine Marschner,
venus se réfugier dans leur maison de campagne de upstate New-York au moment de
la tempête sur New-York. Fervents démocrates, ils voient en Obama, comme nous, un
homme politique avec une vision pour le pays, alors que Romney est un mauvais
exemple de ce que peut être l’homme politique moderne, les yeux fixés sur
l’opinion des électeurs pour tenir des propos opportunistes pour plaire aux
électeurs (on a connu cela en France !).
Ils s’inquiètent, comme nos amis
Sethness qui nous l’écrivent par mail, d’une possible victoire de Romney. Nous
passons une bonne partie de notre discussion avec Ed. et Francine (en
mélangeant le français qu’ils parlent très bien et l’anglais) à parler politique
et Sylvie à les rassurer, non sans nous donner rendez-vous mardi soir chez eux à
Manhattan pour la soirée électorale.
Et bientôt, c’est Poughkeepsie :
nous sommes de retour dans le monde urbain, on aperçoit des barres
d’habitation, la ville de New-York n’est plus très loin et les gens font la
queue aux stations service car plus au sud on ne trouve plus d’essence à cause
de Sandy (les raffineries ont été fermées, les dépôts également). Et, après le
dîner dans un restaurant italien près de la gare de Poughkeepsie aux airs de
vraie gare de grande banlieue, nous faisons la queue pour prendre de l’essence
(dont le prix est passé de US$ 3,80/gallon en temps normal à 4,20) comme dans
les temps de pénurie (« This is New York ! » comme le dit un
automobiliste en rouspétant !). Au moins, nous sommes sûrs de pouvoir
aller sans problème jusqu’à Newark, dimanche matin, rendre la voiture de
location mais nous sommes bien loin du Vermont rural et tout ceci sent la fin proche
des vacances.
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