la girouette "Diane" du Madison Square Garden à New York par Augustus de Saint Gaudens
Intérieur meublé de Franck Lloyd Wright
Frederick Remington
Mary Cassatt
Winslow Homer
Edward Hopper
Georgia 0'Keeffe
Roy Liechstenstein
Andy Wahrol
Le "Metropolitan" installe son sapin de Noël
L'Empire State Building a mis ses habits rouge-blanc-bleu pour les élections
Mardi 6 novembre 2012
Le petit prince de la chanson
n’aura pas à revenir mercredi : le Metropolitan est bien ouvert lorsque
nous arrivons. Nous y passerons toute la journée sans voir le quart des choses
qu’il y a à voir, tant elles sont nombreuses. Toutes les pièces que nous avons
vues sont magnifiques et, ce qui ne gâte rien, présentées de façon très claire
et très agréable. Par exemple, sans nous attarder sur les antiquités
égyptiennes ou chinoises, nous sommes passés à travers des reconstitutions
grandeur nature, dotées largement d’éléments authentiques, de temples égyptien
ou chinois à croire être dans le lieu original.
Mais si nous sommes venus au Met,
c’est surtout pour voir l’art américain avec une partie consacrée aux meubles,
par laquelle nous commençons, et une partie consacrée à la peinture et à la
sculpture.
La partie consacrée aux meubles
retrace l’histoire de l’ameublement américain depuis le temps coloniaux jusqu’à
Frank Llyod Wright. Comme nous l’avions vu à Deerfield, les temps coloniaux
sont marqués par une certaine austérité (par exemple le mobilier shakers pour
qui le meuble ne devait être que minimum, utile et sans ostentation). Puis, là
aussi, comme nous l’avions vu à Deerfield, l’ameublement s’enrichit (Style
William & Mary, Chippendale, Greek revival) en même temps que le pays, pour
atteindre l’exubérance des American Decorative Arts ou du Rococo Revival des
années 1850-1875, lourde et suffisante à nos yeux d’aujourd’hui, dont je ne
crois pas que nous ayons, à ce point d’exubérance, l’équivalent en Europe. Nous
nous attardons également sur les verreries et vitraux de Tiffany aux couleurs
saisissantes et aux effets proches de l’Art Nouveau en France, avant
d’atteindre l’époque de Wright et ses formes rectilignes que nous avons déjà vus
dans la région de Chicago, de Pittsburgh (Falling Waters) et à Springfield
(Ill.)
Quant à la peinture américaine,
nous nous joignons à une conférencière qui nous fait parcourir 100 ans de
peinture américaine, en commençant, là aussi, par l’époque coloniale et ses portraits,
presque enfantins, réalisés par des artistes encore peu formés avant que
l’influence et la formation européennes fassent faire de progrès importants
illustrés par John Singleton Copley puis Gilbert Stuart, dont le portrait de
George Washington a été plus que maintes fois copié et imité.
Nous nous attardons ensuite sur le
tableau très connu intitulé « George Washington crossing the Delaware ».
Ce tableau, réalisé 75 ans après les faits par Emanuel Gottlieb Leutze, un américain
d’origine allemande, fait référence à la traversé de la Delaware par l’armée de
Washington, alors sous la pression des troupes de la Couronne, le 26 décembre
1776. Evoquant un tournant de la guerre d’indépendance, destiné à exalter un
sentiment nationaliste et de démocratie aux USA comme en Europe, ce tableau célèbre
le courage et la détermination des troupes révolutionnaires qui marchent,
Washington à leur tête, vers un futur glorieux !
Nous nous arrêtons aussi devant un
tableau intitulé « View from Mount Holyoke, Northampton, Massachusetts,
after a Thunderstorm », plus connu aux USA sous le nom de « The Oxbow »
(le single) réalisé en 1836 par Thomas Cole, le fondateur de l’Ecole de
l’Hudson. Il représente un méandre de la Connecticut après un orage avec d’un
côté un paysage agricole et cultivé et de l’autre un paysage sauvage, couvert
par l’orage, l’ensemble symbolisant le pays, l’est et ses espaces domestiqués
d’un côté et l’ouest, qui s’ouvre à lui, avec son caractère sauvage de l’autre.
Autre tableau commenté par la
conférencière, « Max Schmitt in a Single Scull » de Thomas Eakins,
peintre de la fin du XIXième siècle qui est reconnu aujourd’hui
comme l’un des grands de la peinture américaine, par son réalisme dans les
portraits et les paysages et le choix de ses sujets, souvent en plein air.
Et, nous terminons par le portrait par
John Singer Sargent, que je rangeais à tort dans la lignée des impressionnistes
français, de Madame X, alias Madame Pierre Gautreau, épouse d’un des barons de
la finance parisienne dans les années 1890, et l’un des
« locomotives » de la « jet set » (si j’ose ces rapprochements !)
parisienne de l’époque, sublimée, comme le fait remarquer notre conférencière,
en objet de décoration plutôt arrogant.
Autre arrêt, devant la girouette,
destinée à l’un des immeubles du Madison Square Garden alors en construction
(1893) représentant Diane Chasseresse d’Augustus Saint-Gaudens. La sculpture
initiale, élancée et très élégante, n’offrait pas assez de prise au vent pour
son poids (1 tonne de bronze) et a due être remplacée par l’une des nombreuses
copies, plus légères, faites par Saint-Gaudens lui-même. De nombreuses autres
œuvres de ce sculpteur sont présentées dans le musée et font de lui le premier
sculpteur américain.
C’est devant cette girouette que
nous prenons un rapide déjeuner avec une vue exceptionnelle sur Central Park.
Puis nous reprenons notre exploration du Met en visitant une exposition
d’œuvres contemporaines, américaines ou non : Georgia O’Keeffe, que j’avais
découverte à Santa Fe (NM) il y a 2 ans, Hopper, Pollock, Rockwell Kent, notre
découverte d’Ogunquit et de Bennington, mais aussi Matisse, Giacometti, Picasso
ou encore des artistes (par exemple un dénommé Sheeler), adorateurs
probablement de la fée électricité, qui font des tableaux d’usines aux contours
rectilignes.
Et nous terminons notre visite par
l’exposition consacrée à Andy Wharhol “Regarding Warhol: Sixty Artists, Fifty
Years,” qui coïncide avec le 50ième anniversaire de la première
exposition de Warhol marquée par les fameuses « 32 Campbell’s Soup
Cans » renvoyant aux boites de conserve de soupe dans un supermarché.
L’exposition d’aujourd’hui présente une cinquantaine des œuvres de Warhol parmi
les plus célèbres (Mao, Jackie Kennedy, des films, des photographies) et se
propose de montrer l’influence qu’il a eu sur toute une génération d’artistes
que ce soit dans l’esthétique (la répétition) où les sujets bizarres
(« queer studies ») notamment l’homosexualité.
Et, dans tout, cela nous n’aurons
rien vu des antiquités égyptiennes, de l’art européen, asiatique, africain, à
part quelques icônes et une mise au tombeau de même style que celle de
Monestiès mais…moins belle !
Lorsque nous rentrons à notre
hôtel, les bureaux de vote vont bientôt fermer leurs portes et il est temps de
se diriger chez nos amis Marschner «for the electoral night». Comme il y a 4 ans, ils réunissent un
groupe d’une douzaine d’amis (dont est exclu tout partisan républicain) pour
suivre à la télévision le résultat des élections. Parmi les invités, mon ancien
collègue Jacques Pellerin, venu passer la semaine à NY pour l’occasion, et un
milieu plutôt artiste (Ed a chez lui quelques œuvres de Rauschenberg,
Lichtenstein et Stella !) dont Alain Kirili, un sculpteur français, et son
épouse, et un photographe de mode américain et son épouse. La soirée s’annonce
longue car personne ne s’attend à avoir des premiers résultats au plus tôt
avant minuit, peut-être même dans la matinée de demain et une conversation
sympathique nous fait passer le temps agréablement quand, sur le coup de 23h10,
la nouvelle tombe : le Président Obama est réélu, semble-t-il assez
largement. Nous sommes tous soulagés et, après quelques libations pour fêter ce
succès, nous rentrons à notre hôtel car dans 5 heures le réveil sonnera sur un
jour nouveau, sans doute, mais surtout pour prendre l’avion pour la France.