Mercredi 5
et jeudi 6 juillet 2017 : Geneva (Illinois) – Cordes
Le dernier
jour de nos vacances américaines est arrivé et nous prenons à O’Hare l’avion
pour Munich, ce soir à 21 h 20.
Comme hier,
mais un peu plus tard, nous prenons notre petit déjeuner dans le jardin de
l’hôtel en bordure de la Fox River. C’est parfaitement bucolique si ce n’était
le bruit du trafic routier, plus perceptible qu’hier.
Mais il
faut partir. Après avoir emmené Sylvie visiter les amidonneries américaines et
l’usine de Sethness Products, je ne peux m’empêcher de faire un détour à Geneva
par la « Roquette University », nom un peu pompeux pour désigner un
lieu qui rassemble les services commerciaux et technico commerciaux (mais aussi
la direction et les services financiers)
de Roquette America, pour promouvoir auprès des clients des solutions Roquette
à leurs problèmes. Je ne sais pas si cela marche, et le nombre de voitures sur
le parking confirmerait plutôt que les universités sont actuellement en
vacances…mais vu de l’extérieur c’est très réussi avec une architecture sobre
et de bonne qualité que Roquette aime bien cultiver.
Nous
prenons ensuite la direction de St. Charles, une belle petite ville sur la Fox
River avec son centre style 1930 où nous sommes déjà venus plusieurs fois.
Un peu plus
tard, nous allons à un autre endroit où nous sommes déjà venu bien
souvent : un magasin Joe & Ann et
Sylvie trouve bien quelques achats de tissus à y faire (mais des écheveaux,
nenni !).
Comme nous
sommes des gens d’habitude, nous continuons notre promenade en direction de
Gurnee, non pas pour aller aux Gurnee Mills, qui nous semblent être devenus au
fil des années un peu cheap, mais au Gurnee Antique Market. En route, il n’est
pas question de ne pas s’arrêter au Dover Straits, le restaurant de seafood que
nous fréquentons depuis 1986 et qui a toujours comme propriétaires ses 2 frères
d’origine grecque. Et nous mangeons notre traditionnelle « bouillabaisse
marseillaise » qui n’a de bouillabaisse et de marseillais que le nom.
Il nous
reste un peu de temps pour explorer notre magasin d’antiquité de Gurnee où nous
avons déjà acheté bien des choses. Mais pour une fois, bien que nous ayons vu,
comme à l’habitude, de belles choses, nous repartons sans rien.
Nous gagnons
ensuite O’Hare par l’I 94 car c’est quand-même plus rapide que les petites
routes de la banlieue que nous avons prises ce matin.
Je dépose
Sylvie à l’aéroport avant de rendre à Alamo, notre fidèle Dodge avec qui, en roulant
134 heures, nous aurons parcouru 4 562 miles soit plus de 7 300 kilomètres ! Pour
rester dans les chiffres, Sylvie me dit qu’elle a pris 1 580 photos
pendant ces 6 semaines. Heureusement qu’elle ne les a pas toutes mises sur le
blog… !
Le
programme de voyage se passe ensuite sans problème ni surprise et nous arrivons
à la maison à 20 h 45 non sans avoir repris contact à Toulouse avec quelques
chose que nous avions complétement oublié : les embouteillages des grands
agglomérations en fin d’après-midi.
Encore un beau voyage dans un
endroit qui, pourtant, n’attire pas les touristes étrangers. C’est vrai qu’il y
a d’autres destinations à recommander à des
touristes qui découvriraient les USA mais découvrir le pays par
New-York, Chicago, Washington, la Californie
ou les parcs nationaux, c’est aussi mettre de côté l’Amérique profonde.
Nous avons parcouru l’Amérique du Midwest,
celle des campagnes et du monde rural. Le pays du maïs et du soja. Le pays qui a fait de son agriculture une
véritable industrie avec en aval, et encore plus que la France, des géants
agroalimentaires mondiaux.
Nous avons parcouru le pays de
l’espace. En Europe, nous vivons dans la densité. Densité de la population ou
celle des paysages. Densité dans le temps avec une histoire où les événements
se bousculent et s‘entrechoquent.
Là, c’est le vide : que de
kilomètres parcourus le long d’une route droite, sans autre voiture que la
nôtre, avec, autour de nous, un paysage immuable. Ce n’est peut-être que dans l’Asie
Centrale russe, ou dans le nord de la Chine, que j’ai ressenti quelque chose de
cet espace infini. Pour illustrer le propos,
l’Iowa et le Nebraska représentent
au total un peu moins des 2/3 de la surface de la France métropolitaine mais ne compte que 5
millions d’habitants soit 8% de sa population.
Dans cet espace infini, il ne se
passe pas grand- chose. Peu de querelles de voisinage : les voisins sont
si loin et on peut toujours aller ailleurs pour mieux vivre « l’American
Dream ».
« Aller ailleurs pour mieux
vivre l’American Dream », c’est ce que ces états ont permis. Depuis Lewis
and Clark jusqu’à l’I 80 de maintenant, en passant par les pistes des Mormons
ou des Chercheurs d’or et la voie ferrée transcontinentale, ces états ont été
et sont toujours le corridor pour traverser les USA par voie terrestre, l’outil
de la « Manifest Destiny ».
Un corridor qui s’est construit
avec ses mythes mais qui a également structuré cet espace infini : là où
la voie ferrée passe, naitra une ville. Ailleurs, cela restera un grand champ
de maïs. Ainsi sont nées Des Moines, Omaha mais aussi North Platte. Mais ce
corridor a également, et malheureusement, détruit les peuples indiens et leurs
cultures.
Bien d’autres choses ont habité
notre voyage : la beauté des grands espaces, la richesse des musées
locaux, le charme des villes moyennes comme Minneapolis, La Crosse, Des Moines,
Omaha ou Lincoln », la fête du « Fourth of July », les
rencontres impromptues qui confirment que le Midwest n’est pas habité que par
des « red-necks »…..
Tout cela, dans un rythme de
vacances qui prennent leur temps : encore un beau voyage !